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Formation professionnelle : qui doit payer ? Les acteurs impliqués

La question de la prise en charge des frais de formation professionnelle suscite un vif débat entre employeurs, salariés et pouvoirs publics. Chacun y voit des intérêts divergents et des responsabilités partagées. Les employeurs insistent sur l’importance d’une main-d’œuvre qualifiée pour rester compétitifs, mais souvent rechignent à absorber seuls les coûts financiers.

De leur côté, les salariés demandent un accès équitable à la formation pour évoluer dans leur carrière, tout en espérant un soutien financier. Les pouvoirs publics, enfin, se retrouvent à arbitrer, tentant de trouver un équilibre pour favoriser l’employabilité sans alourdir les charges des entreprises.

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Les obligations des entreprises en matière de formation professionnelle

La loi n° 2018-771 ‘pour la liberté de choisir son avenir professionnel’ a profondément modifié le secteur de la formation, y compris les mécanismes de financement. Les entreprises ont désormais une double obligation : l’adaptation au poste de travail et le maintien dans l’emploi.

Les entreprises doivent aussi verser des cotisations obligatoires, à savoir la Contribution à la Formation Professionnelle (CFP) et la Contribution à l’Alternance (CFA). Ces cotisations sont collectées par les Urssaf et les caisses de la MSA. Ces contributions servent notamment à financer les actions de formation des salariés.

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Plans de formation et entretien professionnel

Les plans de formation, ou plans de développement des compétences, sont conçus et mis en œuvre par les entreprises pour répondre aux besoins de leurs salariés. Ils permettent de structurer l’offre de formation et de garantir l’adaptation des compétences des salariés aux évolutions technologiques et organisationnelles.

Les entreprises doivent organiser un entretien professionnel tous les deux ans. Cet entretien vise à favoriser le développement des compétences et les opportunités de carrière des salariés. C’est un moment clé pour discuter des aspirations professionnelles et des besoins en formation.

  • Adaptation au poste de travail
  • Maintien dans l’emploi
  • Contribution à la Formation Professionnelle (CFP)
  • Contribution à l’Alternance (CFA)
  • Plans de formation
  • Entretien professionnel

Les différents acteurs impliqués dans le financement de la formation professionnelle

Les Opérateurs de Compétences (OPCO) jouent un rôle central dans le financement de la formation professionnelle. Leur mission consiste à soutenir les entreprises, notamment les PME, dans la définition de leurs besoins en compétences et à financer les formations. Ils remplacent les anciens OPCA et bénéficient d’une répartition des contributions par France compétences.

  • France compétences : répartit les fonds collectés entre les différents acteurs.
  • URSSAF et MSA : chargées de collecter les contributions à la formation professionnelle et la taxe d’apprentissage.

Les organismes comme Centre Inffo fournissent des informations précieuses sur la répartition des taxes et les dispositifs de formation. Leur rôle est d’accompagner les entreprises et les salariés dans la mise en œuvre des formations.

Accompagnement des demandeurs d’emploi et des salariés

Les demandeurs d’emploi ne sont pas laissés pour compte. France Travail et Pôle emploi les accompagnent dans leur parcours de formation et leur recherche d’emploi. Ces institutions offrent des services de conseils et de financement pour faciliter l’accès aux formations.

Pour les salariés souhaitant se reconvertir, les associations Transitions Pro fournissent un accompagnement personnalisé. Elles gèrent les dispositifs comme le Projet de Transition Professionnelle (PTP), permettant de financer des formations pour changer de métier.

Ces acteurs travaillent de concert pour garantir que chaque individu puisse accéder à des formations adaptées à ses besoins et aspirations professionnelles. Le financement de la formation professionnelle repose ainsi sur une collaboration active entre ces divers acteurs.

Les mécanismes de financement disponibles pour la formation professionnelle

Le Compte Personnel de Formation (CPF) demeure un outil clé. Il permet à chaque individu d’accumuler des heures de formation tout au long de sa carrière professionnelle. Ces heures peuvent être utilisées pour financer des formations certifiantes ou qualifiantes. Les salariés peuvent ainsi développer de nouvelles compétences ou préparer une reconversion professionnelle.

Pro-A et AFEST : des dispositifs complémentaires

Le dispositif Pro-A (promotion ou reconversion par l’alternance) offre aux salariés la possibilité de changer de métier ou de bénéficier d’une promotion professionnelle par le biais d’actions de formation en alternance. Ce mécanisme facilite l’adaptation aux évolutions du marché du travail et à la transformation des métiers.

L’AFEST (action de formation en situation de travail) constitue une modalité d’apprentissage innovante. Elle permet de former les salariés directement sur leur lieu de travail, en reproduisant les conditions réelles de leur activité. Cette approche pragmatique favorise une meilleure intégration des compétences acquises.

Les aides financières pour les entreprises

Les entreprises peuvent bénéficier de divers soutiens financiers pour le développement des compétences de leurs employés. Le FNE-Formation aide financièrement les entreprises impactées par les transitions écologique, numérique ou démographique. Le FSE+ 2025 propose une enveloppe budgétaire pour le financement d’actions de formation, accessible à toutes les entreprises et salariés.

Le Fonds de Transition Juste (FTJ), un fonds européen, soutient les territoires confrontés aux défis de la transition énergétique et industrielle. Ce fonds vise à accompagner les entreprises et les salariés dans l’adaptation aux nouvelles exigences environnementales et industrielles.
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Les enjeux et perspectives du financement de la formation professionnelle

Les entreprises, soumises à des obligations légales, jouent un rôle central dans le financement de la formation professionnelle. La loi n° 2018-771, dite ‘pour la liberté de choisir son avenir professionnel’, a redéfini ces obligations. Les entreprises doivent verser la Contribution à la Formation Professionnelle (CFP) et la Contribution à l’Alternance (CFA), cotisations obligatoires pour financer la formation continue et l’apprentissage.

Elles sont tenues de mettre en place des plans de développement des compétences pour leurs salariés et de tenir des entretiens professionnels réguliers pour évaluer et anticiper les besoins en formation. Ces dispositifs visent à garantir l’adaptation au poste de travail et à maintenir l’emploi des salariés face aux évolutions du marché.

Parallèlement, plusieurs acteurs institutionnels interviennent dans ce processus. Les OPCO (opérateurs de compétences) financent les formations et accompagnent les entreprises dans l’élaboration de leurs plans de développement des compétences. France compétences répartit les fonds collectés par l’URSSAF et la MSA entre les différents acteurs. Pôle Emploi et France Travail accompagnent les demandeurs d’emploi dans leurs parcours de formation et de retour à l’emploi. Transitions Pro soutient les salariés dans leurs projets de reconversion professionnelle.

La formation professionnelle constitue ainsi un pilier du développement des compétences, indispensable pour répondre aux défis économiques et technologiques actuels. Le renforcement des dispositifs de financement et l’implication de tous les acteurs sont essentiels pour soutenir l’évolution professionnelle des salariés et la compétitivité des entreprises.

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